Piscines Tournesol


Décembre 2015 / Octobre 2016



La piscine Tournesol, œuvre de l’architecte Bernard Schoeller et de l’ingénieur Thémis Constantinidis, est un modèle de piscine issu d’un appel à projet national nommé «Mille piscines» suite à l’échec de l’équipe française de natation aux JO 1968 de Mexico. Cette défaite fait prendre conscience à l’État que si les français sont si mauvais dans cette discipline c’est surtout car il y a peu de piscines publiques couvertes autorisant une pratique régulière. L’année qui suit, deux drames accélèrent le lancement du projet : noyade dans la Loire de 19 enfants d’un centre aéré et noyade de 24 personnes dont 14 enfants suite au naufrage d’un bateau sur le lac Léman.

Le cahier des charges précise que les piscines doivent être préfabriquées de manière industrielle et que leur montage doit être rapide et peu coûteux afin d’inciter les petites communes à s’en équiper. Enfin, elles doivent pouvoir s’ouvrir sur l’extérieur par beau temps. Tournesol, bien que lauréate du concours, n’est pas le seul type de piscine à voir le jour sur le territoire. En effet, 4 autres types la rejoignent (Plein-Soleil, Plein-Ciel, Iris et Caneton) pour un total d’environ 700 piscines construites. Le type Tournesol, aux caractéristiques architecturales qui font écho à la préfabrication industrielle et au style futuriste pop, accueille un bassin de 25 mètres. Il est caractérisé par son toit en coupole auto-porté percé de hublots. En cas de beau temps, la «soucoupe volante» peut s’ouvrir d’un quart sur l’extérieur. 183 piscines tournesols sont construites sur les 250 prévues.

Les infrastructures issues du projet «Mille piscines» ont été conçues dans un contexte privilégiant économie et rapidité de construction et non durabilité. Après 25 ans de bons et loyaux services, les piscines Tournesol deviennent obsolètes voir insalubres. En effet, les matériaux vieillissent mal dans le temps transformant les structures en véritable passoire thermique. Les factures énergétiques s’alourdissent et les communes se demandent s’il est encore raisonnable de les entretenir. Enfin, les attentes des usagers de plus de plus importantes et le regroupement de certaines communes pour le financement de centres nautiques plus grands et mieux équipés poussent les municipalités à fermer leurs piscines vétustes. La plupart sont aujourd’hui rasées mais certaines ont été réhabilitées ou rénovées comme les piscines de Lingolsheim, Sens et Roussillon.





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