Juillet 2020
Excité d’avoir enfin trouvé la localisation de ce lieu, je décide de m’y rendre durant mes vacances étant de passage dans la région. Une fois sur place, je traverse un petit bois que j’ai repéré au préalable et qui me permet d’accéder discrètement au grand parc verdoyant de 19 hectares entourant le manoir. Peu à peu, la bâtisse abandonnée apparait au loin à travers les branches. L’ensemble est plutôt bien dissimulé par la végétation qui délimite le parc. Je remarque que ce dernier semble être entretenu et je me fais donc d’autant plus discret.
Arrivé au pied du manoir, je contemple ce sublime bâtiment dont la façade jaune et les volets ocre rouge sont en partie recouvert de lierre. Je découvre également des traces de pneus récentes dans les graviers du parvis. Ayant alors bien conscience que le parc est entretenu et que la propriété est donc potentiellement surveillée, je débute la visite prudemment par un tour extérieur et j’arrive ainsi de l’autre côté de l’entrée principale où la vue sur le lac est à couper le souffle.
Je retourne ensuite sur mes pas et décide de me faufiler à l’intérieur par une des nombreuses brèches existantes dans la partie la moins exposée. Une fois rentré, des bruits de volets qui claquent et ceux de portes qui grincent se mêlent au silence et à la pénombre. Je comprends ensuite très vite pourquoi ce lieu est surnommé le manoir aux oiseaux lorsque plusieurs volatiles traversent une pièce derrière moi à toute vitesse. La plupart des volets sont fermés, seuls quelques rayons de lumière parviennent à passer au travers et permettent de dévoiler l’incroyable architecture de ce manoir bourgeois du XXème siècle. Un labyrinthe de salles au rez-de-chaussée ainsi qu’une trentaine de pièce réparties sur deux étages et desservies par deux magnifiques escaliers s’offrent à moi. L’ensemble reste relativement bien préservé. Au fil de la visite, je découvre entre autres un piano, des lits et des fauteuils qui me permettent de me projeter dans l’époque où le manoir était habité. Les combles paraissent immenses mais je décide de ne pas m’y aventurer en raison du sol qui est fortement rongé par l’humidité et les infiltrations d’eau venant de la toiture.
La visite se passe à merveille et je ne rencontre finalement pas le gardien dont je craignais l’existence au début de l’exploration. J’apprendrai par la suite au fil de mes recherches qu’il existe bel et bien. C’est un vieille homme qui a connu ce lieu lorsqu’il était occupé, il est payé pour entretenir le parc et pour «garder» le manoir. Ce dernier est apparemment inhabité depuis une cinquantaine d’années, il aurait appartenu à deux frères dont l’un est décédé. Depuis, un problème d’héritage et un désaccord familial auraient causé son abandon. Le manoir aux oiseaux aurait été mis en vente aux enchères en mai 2019.
