Juillet 2015
Le fort Aramiled, construit en calcaire et en béton par les britanniques entre 1876 et 1888, fait partie d’un anneau de forts et de batteries qui protégeaient le port du village voison. Il semblerait que cette position stratégique ne date pas seulement de l’ère coloniale puisque des vestiges archéologiques trouvés sur place indiquent qu’il a été utilisé pendant l’âge du bronze et des périodes phénicienne, romaine, byzantine et arabe. Le fort polygonal, en fonction jusque 1950, a été loué en 1975 par le gouvernement de Malte à un agriculteur local qui l’a utilisé pour élever des porcs jusqu’en 2005.
S’étendant sur 24 000 m2, il est en grande partie souterrain, des fossés taillés dans la roche le bordent sur 4 cotés tandis que le 5ème, se trouvant sur la face côtière, contient l’armement. En effet, 4 de ses 14 canons de 38 tonnes RML de calibre 12,5 pouces et montés sur des chariots sont toujours présents dans cette partie du fort. Il semblerait que ce soient les derniers modèles existants dans le monde. En voici un exemplaire ici à droite, à coté d‘Alessandro Tesei, un urbexeur italien avec qui j’ai exploré plusieurs endroits à Malte, et moi même.
Aramiled est un endroit dangereux qui risque l’effondrement dû à l’érosion côtière de la falaise constituée en grande partie de craie. Cette érosion s’est accentuée depuis 1980 avec la construction du brise-vagues du Freeport. Ce dernier a modifié le chemin naturel de l’eau provoquant des vagues déferlantes au pied de la falaise. En 2015, le fort a été présélectionné comme site pouvant accueillir le campus de l’université de l’armée américaine mais ils n’a pas été retenu. Aujourd’hui, il est la propriété de Heritage Malta qui avait prévu de le restaurer et de l’ouvrir au public sous forme de musée mais faute de moyens financiers rien n’a été fait.
